Dans le web comme en cuisine vous pourrez toujours vous améliorer. À l’inverse, vos plats cuisinés resterons toujours les mêmes.
J’ai toujours vu ma mère cuisiner. De la vraie cuisine du quotidien, familiale, saine et simple. A la différence de ma grand-mère, elle arrivait toujours à cuisiner tout en menant de front sa vie professionnelle, son rôle de mère et sans négliger son épanouissement personnel.
Lorsque je regarde autour de moi, beaucoup de gens ne cuisinent pas. Généralement pour une ou plusieurs de ces trois raisons : c’est long, c’est compliqué, c’est chiant.
C’est sûr que si vous regardez la cuisine comme un restaurant étoilé ou comme un concours de télé-réalité, cela ne donne pas envie de s’y mettre. On tombe alors dans la facilité d’un plat de pâtes. Ce qui m’a sauvé, c’est mon dégoût pour ces dernières.
Parmi le large éventail de combinaisons qui s’offre à vous pour cuisiner, il doit bien y avoir un juste milieu. Une nuance entre les coquillettes au beurre et le meilleur de la cuisine catalane. Ce n’est pas parce que certains chefs étoilés sont devenus maîtres de la communication et du marketing avec de belles assiettes en photos dans les pages des magazines qu’ils sont les seuls gardiens des clés de la cuisine.
Ma mère n’était pas effrayée par la complexité de la cuisine car elle avait compris cette nuance. Je l’ai vu tout au long de mon enfance glisser du rouge d’une sauce tomate maison au bleu de la cuisson des viandes les plus élaborées. Mais en sachant toujours que si le mieux était possible, le pire l’était également.
Au début de mes expérimentations culinaires, j’ai longtemps cru que la cuisine prenait du temps. Mais, comme tout processus de création, cuisiner revient a s’opposer à des contraintes. Il ne faut pas s’en offusquer et savoir jouer avec.
Après avoir quitté le confortable nid familial, je me suis retrouvé dans un petit studio où la cuisine pouvait tenir dans le coffre d’une voiture. Je n’avais pour cuisiner qu’une plaque électrique, un four à micro-ondes et deux casseroles. Au bout de deux ans, j’ai trouvé comment faire des recettes que je ne soupçonnais pas être possible avec si peu de moyens : Tartiflette, Gâteau au chocolat et même du Magret farcie au foie gras !
Des contraintes naissent la créativité. Plus tard quand j’ai commencé à travailler, il a fallu que j’apprenne à cuisiner plus vite. C’est là que j’ai développé de nouvelles recettes adaptées à cette nouvelle contrainte : le temps. Vous seriez étonnés de voir que l’on peut cuisiner un excellent Poulet au Curry aussi vite que l’on peut faire cuire le riz lui même. Cette recette est d’ailleurs devenue l’un de mes classiques et pourtant, il me faut moins de 20 min, cuisson comprise, pour la réaliser.
Lorsque j’assiste à des conférences, j’entends souvent dire que l’échec n’est pas une fin. En cuisine c’est pareil.
Il m’arrive souvent d’échouer en essayant de nouvelles recettes. De ne pas réussir. Certains plats comme les meringues sont encore irréalisables pour moi. Tant pis. Un jour peut-être j’y parviendrai. En attendant, il me reste mes classiques. Sur lesquels je peux me reposer, les yeux fermés, à tout moment. Récemment j’ai reçu ma belle soeur à la maison. J’ai voulu donner vie à une intuition culinaire (navets farcis au maquereau). Ce fut un échec. Tant pis.
Si vous échouez, comme avec mes navets, vous pourrez toujours vous rapatrier sur vos classiques. Comme ce fut le cas pour moi avec un maquereau à la plancha par exemple. L’apprentissage se fait par paliers. Il faut savoir parfois prendre des risques pour monter d’une marche.